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Présidentielle américaine 2024 : tout comprendre à la désignation des candidats

Le processus de désignation des candidats à l’élection présidentielle américaine a commencé le 15 janvier 2024 par le « caucus » républicain en Iowa.
Les primaires et caucus permettent aux deux principaux partis américains, le Parti républicain et le Parti démocrate, de désigner, à l’issue d’un vote, le candidat qui briguera la présidence des Etats-unis. Ces élections, Etat par Etat, se tiennent jusqu’en juin, mais les Américains sauront probablement quelques semaines avant qui seront les deux candidats et leurs colistiers qui s’affronteront lors de l’élection présidentielle de novembre.
Jusqu’aux conventions républicaine et démocrate, prévues respectivement à la mi-juillet et à la mi-août et au cours desquelles les candidats seront investis, les regards seront braqués sur cette longue opération électorale, qui répond à des règles bien particulières. Le Monde fait le point.
Il existe des primaires ouvertes, des primaires fermées et des primaires semi-ouvertes.
Si elles sont fermées : seuls les électeurs qui se déclarent membres du parti peuvent voter. Seuls les républicains peuvent désigner le candidat républicain, idem pour les démocrates.
Si elles sont ouvertes : les électeurs choisissent la primaire dans laquelle ils votent, mais ils ne pourront alors pas participer aux primaires de l’autre parti.
Si elles sont semi-ouvertes : outre les membres du parti, les électeurs indépendants, c’est-à-dire qui n’ont pas déclaré leur affiliation à l’un des deux principaux partis, peuvent également voter.
La majorité des cinquante Etats américains choisit de tenir une primaire et les électeurs votent pour leurs délégués à bulletin secret. Ces mêmes délégués sont ceux qui désigneront, lors de la convention, un candidat pour l’élection présidentielle.
Contrairement à ce que pourrait laisser penser sa sonorité latine, le mot proviendrait plutôt de l’algonquin (langue nord-américaine) cau’-cau-as’u, « celui qui conseille, qui incite, qui encourage ». Aujourd’hui, il s’agit en quelque sorte d’un meeting à l’issue duquel on désigne les délégués. Quinze Etats en organisent.
Le caucus se déroule dans le gymnase d’une école, dans une mairie ou un bâtiment public. Une fois sur place, les participants – membres du parti inscrits sur les listes électorales – forment des groupes en fonction du candidat qu’ils soutiennent. Les indécis forment un groupe à part et ceux qui ont déjà fait leur choix essaient de les convaincre de rejoindre leur groupe. Le groupe qui compte le plus grand nombre de personnes bénéficie in fine du plus grand nombre de délégués.
Ces assemblées citoyennes élisent des délégués de circonscription, qui élisent des délégués de comté, qui éliront enfin les délégués de la convention nationale.
Ce mode de désignation peut durer plusieurs heures. Il demande en outre de se déplacer, ce qui réduit souvent la participation de la frange des électeurs les moins engagés.
Un super-délégué, c’est comme un délégué, mais en mieux. Il n’est pas désigné par les électeurs du parti, mais automatiquement nommé du fait de son statut d’officiel du parti ou en tant qu’élu ou encore d’ancien élu. Les super-délégués sont libres d’apporter leur soutien à n’importe quel candidat.
Chez les démocrates, leurs voix peuvent être déterminantes si un second tour est nécessaire. Ce statut est critiqué outre-Atlantique, ses détracteurs lui reprochant son caractère non démocratique.
Le nombre de délégués dans chaque Etat est fixé par chaque parti, en fonction de la population. Pour les républicains, 2 469 délégués (2 365 délégués désignés et 104 super-délégués) se réuniront lors de la convention nationale du parti du 19 au 22 août à Milwaukee, dans le Wisconsin. Chez les démocrates, la convention en rassemblera 4 532 (3 788 délégués désignés et 744 super-délégués) du 15 au 18 juillet à Chicago, dans l’Illinois.
Dans les deux partis, pour qu’un candidat soit sûr d’être investi, plus de la moitié des délégués doivent se prononcer en sa faveur. Il faut donc 1 235 voix côté républicain. Côté démocrate, le processus est plus compliqué. Si plusieurs candidats restent en lice et qu’aucun n’est assuré de l’emporter, seuls les délégués désignés votent au premier tour. La majorité est donc de 1 895 voix. Si un deuxième tour est nécessaire, ce qui est encore plus rare, les super-délégués entrent en jeu. La majorité est alors de 2 267 voix.
Le nombre de délégués n’est pas égal dans tous les Etats et varie selon les partis. Il est généralement lié au nombre d’habitants. De plus, dans certains Etats, le scrutin est proportionnel, alors que dans d’autres, c’est la règle du « winner takes it all » (« le vainqueur rafle tout ») qui est appliquée : le candidat qui obtient le meilleur score remporte alors l’ensemble des délégués de l’Etat.
Le processus de désignation s’étale sur plusieurs mois, durant lesquels des candidats s’affirment de scrutin en scrutin, tandis que d’autres vont finir par se retirer, voyant leurs chances s’amenuiser avant même la convention finale.
Pour éviter de voter en dernier, lorsque la plupart des candidats ont jeté l’éponge au profit du favori, certains Etats se sont regroupés pour organiser leurs primaires au même moment. Le jour qui en rassemble le plus est nommé Super Tuesday (« super-mardi »). Cette année, il aura lieu le 5 mars. Cette fois, une quinzaine d’Etats sont concernés, dont la Californie et le Texas, les deux plus peuplés du pays. Un tiers des délégués nécessaires pour décrocher l’investiture sont en jeu.
La plupart du temps, au moment de la convention nationale, un seul candidat reste en lice, les autres ayant renoncé au fil de leurs échecs. La convention n’est alors qu’une simple formalité, au cours de laquelle le candidat à la présidentielle est investi. Le seul suspense réside alors dans le choix de son colistier, qui briguera la vice-présidence.
Le Monde
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